10 décembre 2018

Conseil d'arrondissement du 4 décembre 2018

Le 4 décembre 2018 à 18 heures s'est tenu en mairie le Conseil d'arrondissement de la Croix-Rousse. Tous les élus étaient présents, exceptés Abdelkader Selmi et Doumia Besson, excusés. 

Quatre projets de délibération étaient soumis au vote consultatif du ConseilParmi les projetsnous nous sommes abstenus sur le dossier concernant la programmation du Projet Educatif Territorial. 

Nous avions annoncé lors du Conseil d'arrondissement du 11 septembre dernier que, de façon générale, nous trouvions "calamiteuse la conduite de ce dossier, faite de volte-face mémorables et de reniements successifs et que nous souhaitions rester à l'écart de ce dossier".

Nous n’avons pas voté pour. Elle a été approuvée à la majorité.

Questions diverses.

Nous sommes intervenus sur les concertations menées actuellement sur la petite place de la Croix-Rousse et le Cours d'Herbouville.

Sur la petite place de la Croix-Rousse, je suis intervenu en ces termes : 

"Je me suis rendu récemment à une présentation du bilan de la concertation et de l’expérimentation concernant l’aménagement de la petite place de la Croix-Rousse. J’ai écouté attentivement l’intervention de Michel le Faou, vice-Président à l'urbanisme de la Métropole, son approche sur le nécessaire équilibre entre les usages dans l’espace public. Puis la vôtre.

Vous avez repris la tonalité de son discours, faisant implicitement acte de contrition pour la concertation de la place des Tapis, réduite selon votre propre expression, à un parti pris.

Vous avez également dit : il ne faut pas une vision binaire, opposant les usages. Oui, en effet : opposer les usages revient en définitive à opposer les usagers : le cycliste, l’automobiliste, le piéton, l’habitant, le commerçant ; oubliant une évidence : ce sont souvent les mêmes personnes. Dans tous les cas, elles doivent cohabiter dans l’espace public.

Hormis une petite pique, sans doute à l’attention de votre opposition, j’ai donc été plutôt satisfait de votre nouvelle approche. J’espère qu’elle vous inspirera pour les derniers mois de votre mandat, notamment pour le réaménagement du Cours d’Herbouville dont nous parlera Emmanuel Hamelin dans quelques instants.

Nous attendrons donc de lire vos propositions - sans doute dans la presse - pour ce petit espace (1650 m2) où nous devrions retrouver beaucoup de choses, tant les usagers sont nombreux.

D’ici là, j’ai trois questions :

1ere question : Sur le coût de cette phase de concertation et d’expérimentation, vous annoncez 300 000 euros comprenant les études préalables, la démarche participative, l’expérimentation de scenarii d’aménagement in situ, et la réalisation de travaux.

Pour ces derniers, la lecture de la délibération du 27 avril 2018 à la Métropole nous informe qu’il s’agira de travaux légers et provisoires permettant d’expérimenter. Rien de définitif, a priori.

S’agissant des études, elles s’élèvent à 94 000 euros.

Reste donc 206 000 euros de frais de concertation et d’expérimentation ; avant tout aménagement de la place. Avons-nous bien compris ? A ce prix-là, pourra-t-on avoir accès aux rapports finaux ?

Deux remarques, en complément :

Je comprendrais tout à fait que cette question du coût puisse vous sembler futile. 206 000 euros, cela représente 0,006% des 3,4 milliards de budget de la Métropole. Pour vous, cela passe sous le radar. Mais, pour « ceux qui ne sont rien » ou en tous cas pas grand-chose, c’est beaucoup.

200 000 euros (je vous fais grâce des 6000), c’est juste 15 ans de travail au SMIC et des fins de mois difficiles.  Ce sont des taxes, impôts et prélèvements qui sont autant de sommes amputées aux dépenses privées (qui se réduisent) ; celles précisément qui font vivent les commerces et les forains autour de cette place.

2ème question : A l’heure des gilets jaunes et d’un impératif qui est celui de la réduction des dépenses publiques, ne pouvait-on pas concerter et expérimenter de façon plus économe ?

Une piste : la Ville de Lyon et la Métropole comptent pas moins de 17 000 agents, pour certains très qualifiés et expérimentés en matière de concertation : on ne pouvait pas leur confier cette tâche ? Fallait-il vraiment l’intervention de prestataires extérieurs (urbanistes, spécialistes de la concertation, spécialiste du design, sociologue, …) ? 

Dernière question : à quelques mois d’une échéance municipale où tout est de plus en plus ouvert, ne craignez-vous pas que cette opération apparaisse comme un coup de pub électoraliste payé sur fond public ? "

Mon intervention a été suivi immédiatement de celle d'Emmanuel Hamelin sur la concertation concernant l'aménagement du Cours d'Herbouville, en ces termes : 

"Vous avez organisé une réunion de concertation le 14 Novembre 2018 sur le Cours d’Herbouville. J’ai assisté à cette réunion, et je dois dire que son déroulement a quand même montré les limites d’un exercice qui confronte les avis des habitants et riverains vivant au quotidien les impacts liés à l’aménagement du cours, avec des intervenants extérieurs qui pour la plupart n’habitent pas sur le Cours mais veulent imposer à leurs résidents une ville idéale, sans voiture ni pollution.

Je veux croire que votre souhait est de prendre en compte toutes les attentes, y compris, et je dirai surtout, celles de la communauté qui habite réellement sur le cours et qui est directement impactée par vos choix, et que ceux-ci sont dictés par l’intérêt général, au-delà de tout intérêt politique ou préoccupations électorales.

Durant la réunion, deux problématiques ont été soulignées pour l’essentiel par les habitants : le stationnement et la pollution.

A ce sujet, je m’étonne que vous refusiez de faire un comptage des voitures stationnées en soirée, comptage réalisé à de nombreuses reprises par le collectif d’Herbouville et qui prouve le manque de places de stationnement…

Vous vous êtes limité à un décompte à 7 heures du matin… Décompte qui n’a aucun intérêt puisque c’est l’heure où les gens partent travailler. Pourquoi voulez-vous absolument prouver par des chiffres erronés qu’il n’y a besoin que de 195 places alors qu’il y a 50 véhicules de plus qui cherchent une place chaque nuit, et que de nombreux habitants peuvent témoigner avoir des difficultés à trouver du stationnement en soirée ?

Ce refus de baser une analyse sur des données chiffrées, objectives et incontestables est pour moi incompréhensible, à moins qu’il soit dicté par d’autres considérations….

Vous nous dites depuis 2016 être en situation de concertation régulière avec les habitants. Je rajoute, « et bien au-delà »

Vous proposez aujourd’hui trois scénarios. Je ne comprends pas pourquoi car vous avez déjà écarté depuis longtemps le premier et que tout le monde sait que votre préférence va vers le 3ème… Alors pourquoi cette concertation? est-ce un prétexte?

La réalité est qu’aujourd’hui, 87% des foyers qui se sont exprimés lors de la dernière étude du collectif d’habitants sont toujours opposés au scénario 3, et si vous considérez les 114 foyers qui déclarent un véhicule sans parking privatif, le taux de rejet du scénario 3 est de 94 %.

Vous nous avez expliqué que c’était de votre responsabilité d’élu de prendre une décision. Mais prendre une décision aussi massivement rejetée par les habitants concernés me fait penser à une situation nationale que nous connaissons tous…

L’autre problématique soulevée par les participants est le problème de la pollution.

Beaucoup ont suggéré de profiter des travaux afin d’étudier la pérennisation d’une circulation à une voie sur le Nord du cours. Cet essai aurait permis de juger de l’impact dun tel aménagement. Vous l’avez refusé…

Ensuite, il serait stupide de vouloir réduire la pollution en réduisant uniquement le stationnement. Les gens qui ont un besoin impératif de voiture ne feront que tourner et retourner en soirée avec un effet direct et négatif sur la pollution.

Nous ne pouvons donc qu’insister sur l’intérêt de profiter de ces travaux afin d’envisager une expérimentation ambitieuse de circulation et de ne pas se limiter à une simple approche restrictive et punitive du stationnement.

Je prends bonne note que vous vous refusez à envisager le scénario 1, bien que soutenu par 61% des participants à l’étude. Je le regrette.

Votre préférence sur le scénario 3 totalement punitif est inacceptable pour la quasi-totalité des habitants comme l’étude l’a montré.

Un scénario 2 aménagé pourrait être une solution cohérente de compromis dans un premier temps. Nous vous rappelons que lors de la présentation des 3 scénarios en 2016, vous aviez clairement indiqué que cela pourrait être un processus évolutif sur les 15 ans à venir.

Pourquoi ne pas partir sur ce scénario 2 tout en prévoyant de lancer à l’issue des travaux des expérimentations de circulation qui dans une prochaine étape pourraient ouvrir d’autres perspectives d’aménagement de surface?

Ce scénario 2 respecterait à minima les attentes des habitants, s’intégrerait dans une politique de réduction de l’espace dédié aux voitures avec plus de 30% de places en moins, tout en assurant un espace de circulation sécurisée aux cyclistes et aux piétons.

J’ose espérer que votre choix sur le cours d’Herbouville ne se fera pas au détriment des habitants et que leur parole sera entendue. En ce qui nous concerne, nous y seront très attentifs ".

La réaction de David Kimelfeld qui s'est refusé à répondre sur le fond à nos questions, est à l'image du personnage à ses pires moments : méprisant. 

Il m'a qualifié de "populiste", ce qui n'est pas un compliment républicain ! 

Sans doute mes questions lui ont-elles fait perdre le sens de la mesure ; ou est-ce la fatigue liée à un cumul d'activités politiques qui l'ont conduit à perdre son sang-froid ? 

En bon démocrate, David Kimelfeld n'a pas accepté que je lui réponde. Je lui ai donc promis une réponse écrite. Ainsi, la lettre ouverte suivante ne manquera pas d'aplanir nos différends.

Le Progrès de Lyon s'est fait l'écho deux jours plus tard de ces excès ; interprétant un soi-disant mouvement de tête de ma part. Par lettres recommandées, j'ai demandé un droit de réponse au Progrès de Lyon, en vertu de l'article 13 de la Loi de 1881 qui a été publié le 15 décembre. 

La réunion s'est terminée vers 19 heures 30.

Bonnes fêtes de fin d'année à tous.