"Je
voudrais dire quelques mots, à la suite de la réunion d'information
du 29 mars dernier (cf. présentation publique), sur la qualité de l'air aux abords du Tunnel de
la Croix-Rousse.
Il
s'agit d'une problématique complexe qui doit être traitée avec
mesure et détermination : mesure dans nos propos, mesure dans
l'estimation du risque, détermination dans l'obligation d'agir.
D'abord,
mesure dans nos propos.
Parce
que la question de la qualité de l'air est une question de santé
publique. Une étude de l’OMS révèle en 2014 que la pollution de
l’air serait responsable de 7 millions de décès prématurés
en 2012 dans le monde. Les discours dilatoires ne sont donc pas
de mise. Cette question de santé publique se pose à vous
aujourd'hui ; elle se posera peut-être à nous demain.
Ensuite, sans mesure (en l’occurrence technique) pas de
progrès.
De ce point de vue, votre engagement de mesurer le
niveau de pollution a été tenu, au moins en partie. Je salue cet
effort de transparence ; d'autant que ces mesures établissent le
dépassement en tous points du seuil réglementaire de 40
microgrammes par m³ pour le dioxyde d'azote, y compris pour les deux
écoles : Servet (avec un dépassement important à 63) et celle des
Entrepôts (41).
Il y a toutefois des limites à cet exercice de
transparence : les mesures réalisées se limitent au dioxyde d'azote
et ne portent pas sur les particules fines en suspension. Autres
limites, aucune mesure spécifique n'a été faite pour les 550
salariés de la CNR, à proximité immédiate de la sortie Ouest du
Tunnel. Idem pour les 800 élèves de l'école Saint Charles.
Enfin,
parce que face à ce problème de santé publique, il vous faut agir
avec détermination et prendre des mesures : hormis d'attendre une
hypothétique évolution favorable à horizon 2025, que
comptez-vous faire au vu de ces résultats qui inquiètent les
habitants ?
Des
mesures s'imposent. Il y a des possibilités d'action à notre
portée.
Il
y en a au moins une qui devrait être sérieusement étudiée :
fermer temporairement l'école Michel Servet, en attente d'un passage
sous le seuil réglementaire de dioxyde d'azote et celui des 20 micro
gramme par m3 de particules fines (les fameux PM10), alors que
la moyenne des relevés des six derniers mois, dans la cour de
l'école, est proche de 30 microg/m3, soit presque 50% de dépassement
de la valeur de recommandation de l'OMS". (source : site Internet d'Air
Rhône-Alpes).
La réponse de David Kimelfeld a été aussi évasive que peut être pollué l'air aux abords du tunnel. Ce sujet a été reporté sine die, au mieux l'année prochaine, sinon à jamais.
Par la suite, David Kimelfeld a pris la parole pour répondre à ma question du 8 mars dernier. Sur le coût de la Place des Tapis et son dérapage entre 2011 et 2016. Il a indiqué que, selon lui, "il n'y avait pas eu de dérapage sur le prix de la place", en évoquant la délibération votée par le Conseil de la communauté urbaine le 18 février 2013. Cette délibération fixe une autorisation de programme pour cette opération à plus de 7 millions d'euros alors que le coût prévisionnel de 2011 s'élevait à 4,5 millions d'euros... Mais, à aucun moment de son intervention, le maire du 4ème n'a communiqué le coût total réalisé ce qui laisse entendre - nous le saurons prochainement - que l'ensemble de l'autorisation de programme aurait été dépensé. Il a rajouté que j'avais "le droit de considérer que c'était trop cher" et c'est effectivement le cas ! Autant je souhaite un maintien d'un haut niveau d'investissement et une baisse des budgets de fonctionnement, autant je trouve que la concentration de tous nos moyens sur une opération unique et "de prestige", est une erreur.
J'ai rappelé à David Kimelfeld qu'Anne Hidalgo a prévu de rénover sept grandes places de Paris : Bastille, Nation, Panthéon, … pour moins de 30 M€. Avec un mot d'ordre : sobriété et économie. (Pour plus d'information, consultez l'article suivant). A défaut d'arguments, notre maire du 4ème s'en est sorti par une pirouette, comme le relate la presse.
Dans ce dossier, la pièce se jouera sans doute en plusieurs actes : les deux premiers ont exposé la situation et fait apparaître l'élément perturbateur. Les actes suivants verront-ils le dénouement de l'intrigue et/ou la résolution du problème ? L'affaire ne peut s'arrêter à cet échange de question et réponse. Croyez bien que je reviendrai sur le prix de cette place et son dérapage entre coût initial prévisionnel et coût réalisé.
Pour ceux qui veulent en savoir plus et essayez de comprendre, vous pouvez consulter l'ensemble des délibérations sur le réaménagement de la place des Tapis, en cliquant ici.