24 juin 2019

Conseil d'arrondissement du 19 juin 2019

Le 19 mai 2019 à 19 heures s'est tenu en mairie le Conseil d'arrondissement de la Croix-Rousse. Tous les élus étaient présents.

Dix-huit projets de délibération étaient soumis au vote consultatif du Conseil.


Parmi les projets de délibération, à noter : 

4-19-620-30440 - Subventions aux associations développant des actions en faveur des personnes en difficulté (aide alimentaire, accueil de jour, lutte contre l’exclusion et maintien du lien social, santé/personnes SDF) pour un montant de 1 380 070 euros - Autorisation de signer les conventions de financement - Délégation générale aux affaires sociales, aux sports, à l’éducation et à l’enfance

A l'occasion de ce projet de délibération, présenté par Christophe Dercamp, Etienne Tête est intervenu pour rappeler qu"à l'échelle de l'histoire, jamais la précarité n'a été aussi grande !" Surpris, je lui ai demandé de préciser sa mesure du temps. L'Histoire, c'est vaste... Quand débute-t-elle ? "1978" m'a-t-il répondu avec assurance puisque c'est à cette date que, selon lui, la notion de travailleur pauvre serait apparue. Pourquoi n'y avais-je pas pensé plus tôt ?

Comment ne pas sourire à une telle déclaration.

En bon républicain (au premier sens du terme), je pense qu'en 227 ans de République, nous avons connu des périodes plus difficiles pour les plus démunis que celle-ci. J'irai même jusqu'à soutenir que depuis deux siècles, la précarité a fortement reculé à l'échelle d'une histoire nationale et locale qui ne commence ni en 1978, ni en 1981, ni même en 2001. 

J'ai voté pour. La délibération a été approuvée à l'unanimité.

4-19-628-30563 - Garantie sollicitée à hauteur de 15% par l’Office Public de l’Habitat de l’Ain Dynacité pour la souscription de quatre emprunts d’un montant total de 2 335 800,00 euros relatifs à une opération d’acquisition en VEFA de 18 logements (12 logements PLUS et 6 logements PLAI) située rue Aimé Boussange à Lyon 4e - Direction Générale des Services - Direction des Finances.

Sur ce projet de délibération, je suis intervenu en ces termes : 

"Je donnerai un avis défavorable, non que je sois contre le logement social, mais je suis opposé depuis le début à la construction sur cette parcelle de 5000 m2 de 73 logements supplémentaires en cœur de Croix-Rousse. Nous avions en effet la possibilité de préempter et de réaliser un parc urbain, véritable poumon vert pour l'arrondissement. A l'heure du réchauffement climatique,vous avez raté une opportunité historique".

David Kimelfeld n'a pas répondu à mon intervention et a mis immédiatement aux voix le projet de délibération. 

Je le comprends car il doit être fort désagréable d'entendre une voix qui vous rappelle vos contradictions. Le président de la Métropole, en campagne pour sa réélection, se fait fort d'être le héraut des écologistes de gauche dont il espère les voix pour supplanter son ancien mentor, Gérard Collomb. Il n'a pas oublié que ce sont les voix apportées dans le 4ème par Etienne Tête qui lui ont permis de résister à nos assauts en mars 2014. Ainsi, a-t-il sacrifié au sacro-saint culte du tout-vélo le Cours d'Herbouville contre l'avis des riverains pour donner des gages à ses futurs alliés. Or, dans cet exercice de Greenwashing permanent, accepter la construction de 73 logements supplémentaires sur l’îlot de la Poste, c'est non seulement priver l'hyper-centre de la croix-rousse de la création d'un formidable poumon vert mais c'est indirectement contribuer au réchauffement climatique par la production des gaz à effet de serre générés par les cimenteries et autres aciéries. 

Échanger sur ce dossier, cela aurait été pour lui prendre le risque de montrer - une nouvelle fois - les contradictions entre son discours sur le verdissement et sa politique de densification urbaine, entre sa volonté d'une croissance décarbonée et la croyance de ses alliés en la décroissance, entre des politiques que tout oppose mais que David Kimelfeld entend faire cohabiter, au moins durant une période, au nom des objectifs électoraux qu'il poursuit. 

J'ai voté contre. La délibération a été approuvée à la majorité. 

4-19-630-30685 - Approbation d'une convention relative à la mise à disposition d’un espace de restauration du Centre Social Pernon (Lyon 4e), pour les enfants des écoles publiques du 1er degré, Jean de la Fontaine élémentaire et maternelle (Lyon 4e) - Direction de l’Education, nous nous sommes abstenus sur le compte administratif 2018 qui a été approuvé à la majorité.

Sur ce projet de délibération, ma colistière  - Marie Guyon - est intervenu globalement en ces termes : 

"Après le partenariat entre Saint Denis et les les petits canuts, il semblerait que le problème des cantines saturées deviennent récurrent. Avez-vous une vision plus globale du nombre de restaurants scolaires dans le 4ème qui sont potentiellement concernés ? Pour chacun d’eux, combien y a-t-il actuellement de services et jusqu’à quelle heure ? 

La réponse de Sylvie Palomino s'est voulue rassurante ; expliquant au passage que le taux d'inscription des enregistrements à la cantine est le plus élevé des arrondissements de Lyon. 

Pour ma part, je crois que la politique consiste en premier lieu à anticiper. J'ignore le nombre de logements construits durant ce mandat à la Croix-Rousse mais l'indication donnée par deux fois (le Conseil précédent et celui-ci) par Jean Truc (440 logements sociaux construits à la Croix-Rousse entre 2014 et 2019) me conduit à penser que le nombre de nouveaux logements est au moins du double, autour d'un millier. On peut ainsi considérer qu'il en résulte un accroissement de population, y compris du nombre d'enfants inscrits ou à inscrire dans le circuit scolaire dont une part ira naturellement augmenter les rangs des cantines scolaires publiques. Il est donc vraisemblable que cette situation de saturation ira en s'aggravant. Aussi, la municipalité devrait dès à présent prévoir à la fois l'ouverture de nouveaux locaux dédiés à l'enseignement public primaire et à la restauration scolaire. On ne peut pas construire avec une vision à court terme et sans anticipation. Cela concerne toutes les étapes de la vie citoyenne, depuis les crèches jusqu’aux EHPAD.

A l'occasion des questions diverses, je suis intervenu en ces termes : 

"Nous avons échangé avant le Conseil sur l'abattage d'arbres au Clos Jouve, en dépit d'un engagement pris de ne pas y toucher : qu'en est-il exactement ? "

J'avais en effet eu un échange téléphonique en amont du Conseil d'arrondissement. David Kimelfeld a saisi cette opportunité pour m'indiquer en substance "qu'on ne coupe pas les arbres pour se chauffer". Je lui sais gré de cette remarque ironique, à mon adresse mais aussi à celle des riverains du Clos Jouve. L'ironie n'enlève rien au pathétique : elle l'outre au contraire. 

La séance a été levée vers 20 heures 30.