22 juin 2018
Extrait de l'article "Coup de gueule d'une institutrice face à David Kimelfeld", publié par Lyon Capital le 22 juin 2018 :
Mardi
19 juin, David Kimelfeld, maire du 4e arrondissement et président de la
Métropole de Lyon, accompagné des élus de son arrondissement, a rencontré pour
la 3e fois les habitants de la Croix-Rousse pour faire un bilan de mi-mandat à
l’école du Commandant Arnaud.
(...) Lorsqu’une trentenaire
pointe du doigt une possible domination de la bétonisation sur les espaces
verts, Jean Truc, 2e adjoint au maire chargé du PLU-H (Plan Local de
l’Urbanisme et de l’Habitat), désigne la gentrification comme une menace réelle
pour l’équilibre social et générationnel de la Croix -Rousse tout en soulignant
l’importance de protéger les espaces et le patrimoine de l’arrondissement. Ce à
quoi répond une femme « Vous essayez de noyer le poisson ! ».
Des éclats de rire se font entendre. M. Kimelfeld vient à la rescousse de son
adjoint en indiquant que « pour le logement, le chiffre n’est pas en
explosion. Certes, on a une augmentation régulière du prix d’accession à la
propriété, mais le logement social est intergénérationnel. Il faut rappeler que
des seniors habitant à la Croix-Rousse depuis des années souhaitent changer de
logement et c’est pour cela que nous leur proposons des habitations rue de
Cuire ».
“Les
salles sont trop petites et cela dégoûte les enfants”
Un rendez-vous classique
dont le train-train a été quelque peu bousculé par l’intervention d’une
institutrice indignée par la situation des écoles à Lyon. Clea Espallergues,
institutrice à l’école Frédéric-Mistral de Vaulx-en-Velin et résidente à la
Croix-Rousse s’est dite exaspérée par « ce problème métropolitain ».« Les
écoles sont actuellement saturées, les enfants subissent un rythme trop
soutenu. Les trois collèges de la Croix-Rousse, La Tourette, La Salle et
Saint-Exupéry, sont saturés. Et à Vaulx-en-Velin, là où j’enseigne, c’est la
même chose », s’emporte-t-elle. Sylvie Palomino, 4e adjointe et
conseillère municipale chargée de l’Education, la Famille et la Place de
l’enfant dans la ville, essaie de la rassurer en soulignant que « les
effectifs ne sont pas en train d’exploser à la Croix-Rousse : il y a
en moyenne 29 élèves par classe de CE2 et 24 élèves par classe de CM2. Ce
n’est pas la Ville de Lyon qui est décidée des effectifs au passage, mais
l’Éducation nationale ! » L’institutrice ne décolère pas :
« Mais regardez l'école Joseph Cornier ou encore Lafontaine ! Les salles
sont trop petites et cela dégoûte les enfants d’être aussi serrés entre
eux ». Quelques habitants lui coupent la parole : « Vous les
profs toujours à vous plaindre ! 30 élèves par classe c’est bon, faut pas
exagérer ! » Mais d’autres approuvent les propos de la
professeure des écoles, une mère lâchant même un bravo enthousiaste.
« Tout ça joue en la faveur des écoles privées… », ajoute une
retraitée.
M. Kimelfeld essaie de
calmer la situation en parlant de certains projets tels que le regroupement de
l’école primaire La Fontaine avec l’école maternelle voisine ou celui de faire
de la restauration scolaire de qualité une priorité et un service accessible
pour tous les enfants. « Je sais que j’ai été un peu emballée, mais
j’aime mon métier et je vois qu’à la Croix-Rousse la priorité n’est pas donnée
à l’éducation. Au Canada, vous avez des mètres carrés minimum pour un nombre
donné d’enfants à respecter. Ce n’est pas normal que l’on construise autant de
logements. Après des familles vont s’installer avec deux ou trois enfants et il
n’y aura plus de places », souffle Clea Espallergues à la fin de cette
rencontre. Après avoir discuté seule à seule avec Mme Palomino, cette dernière
promet de faire remonter ses revendications auprès de la députée de la 4e circonscription
du Rhône Anne Brugnera et de l’inspectrice de l’Éducation national".
En écho à cette réaction légitime, voici l'inscription que j'ai faite le 6 juin dernier dans le registre d'enquête sur le PLU-H de la Croix-Rousse : "De façon plus générale, j'appelle votre attention sur le fait que la densification urbaine de la Croix-Rousse (augmentation des hauteurs, recul désormais facultatif, ...), au-delà de porter potentiellement atteinte aux caractères patrimonial et paysager du lieu, pose dès à présent la problématique du dimensionnement des infrastructures, installations et services publics (accès, transports, accueil petite enfance, école, etc). Qu'en sera-t-il demain du fait de l'augmentation de la constructibilité telle que proposée sur de nombreuses parcelles ? Ne risque-t-on pas de reproduire ici les erreurs déjà faites par le passé dans d'autres arrondissements ?".
14 juin 2018
Réponse à David Kimelfeld
"Dans un article publié le 7 juin dernier dans les colonnes de la Tribune de Lyon, David
Kimelfeld évoque la vente par la ville de Lyon du collège de Serin, bâtiment de 1682 m2 en pierre de taille, pour la somme de
1,25 millions d’euros, à
un promoteur.
Un riverain qui avait tenté de
faire annuler cette vente, a vu sa requête jugée irrecevable par la justice, car
déposée hors délais (de 15 jours).
Le maire du 4° arrondissement de Lyon,
estimant que le recours « ne reposait sur rien », regrette que
je me sois « répandu dans la presse pour expliquer que j’avais un doute
sur la validité de l’appel d’offres ».
L'ancien premier fédéral du Parti socialiste, comme il se plait à le rappeler, a une
vision inquiétante de la presse et du droit à l'information. Les journalistes
doivent-ils lui soumettre, avant publication, les articles qui feraient état
des doutes de son opposition à propos de tel ou tel de ses dossiers ?
Pourtant, on peut comprendre que ces journalistes se soient emparés du sujet. En effet, après un rétro-pédalage mémorable de la vente du bâtiment à un premier
promoteur sélectionné sans publicité suffisante, la Ville s’était résolue sous notre pression à lancer
une consultation ouverte. Mais, au final, tous
les candidats ne semblent pas avoir eu le même degré d'information sur les
conditions juridiques d'utilisation du bâtiment !
David
Kimelfeld, plutôt que de se vanter d'avoir obtenu une décision favorable, uniquement basée sur un problème de procédure, devrait bien au contraire regretter que la justice n'analyse pas le dossier au fond. Car, à
défaut, un doute subsistera. Et avec lui, la défiance de nos concitoyens au
regard de la chose publique".
Ecrit le
14 juin 2018
par
Josselin EDOUARD
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